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 Non à un troisième quinquennat (2è partie)

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karou

karou


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Date d'inscription : 11/05/2007

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MessageSujet: Non à un troisième quinquennat (2è partie)   Non à un troisième quinquennat (2è partie) EmptySam 8 Nov - 18:03

Une vie politique réduite à néant

Non à un troisième quinquennat (2è partie) Benyel10 Pour ce qui est du rétablissement de la paix et de la sécurité, l’autre chantier prioritaire de M. Bouteflika, il suffit de jeter un coup d’œil sur la presse quotidienne pour constater que cet objectif est loin d’avoir été atteint. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un événement lié au terrorisme ne soit signalé non seulement dans les fiefs où les groupes armés n’avaient jamais déposé les armes, mais également dans des régions que l’on disait pacifiées. Malgré le décuplement des effectifs des forces de sécurité tous corps confondus et l’allocation de budgets exorbitants, le terrorisme n’a pas été vaincu. La situation n’est certes plus celle des premières années quatre-vingt-dix, mais la paix et la sécurité sont loin d’être rétablies. Par contre, sous le règne de M. Bouteflika, un phénomène nouveau, inconnu jusqu’alors dans la région, est apparu : les attentats kamikazes.

Au plan politique, tous les acquis démocratiques d’octobre 1988 ont été balayés au cours de la dernière décennie. L’état d’urgence a été maintenu et ses dispositions les plus restrictives ont été renforcées à la seule fin d’interdire manifestations et réunions publiques. La vie politique a été réduite à néant et les institutions du pays, ou ce qui en tient lieu, ont été marginalisées et traitées avec mépris comme cela ne s’était jamais produit auparavant. Les quelques partis politiques autorisés à activer ne sont que des coquilles vides. Aucune organisation politique, même lorsqu’elle a rigoureusement rempli les exigences fixées par la loi, n’a été agréée. Toujours par le même fait du prince.

Les syndicats libres, pourtant largement représentatifs de leurs corporations, ne sont pas reconnus et leurs dirigeants font l’objet de mesures coercitives scandaleuses. Leurs revendications, appuyées par des grèves pourtant très largement suivies, sont superbement ignorées. La liberté d’expression a été muselée ; les journalistes qui osent porter un jugement critique sur les pratiques du régime sont jetés en prison sous divers prétextes. Les innombrables émeutes qui éclatent régulièrement à travers l’ensemble du pays sont réprimées avec la plus grande brutalité. Le régime de M. Bouteflika ne se montre performant que lorsqu’il s’agit de briser des manifestations, de renier les droits de l’homme et les libertés fondamentales ou de susciter la zizanie et la discorde dans les rangs des organisations et partis politiques qui refusent de jouer le rôle de satellites du système.

Par ailleurs et pour complaire aux Occidentaux, le régime de M. Bouteflika a fait siéger l’Algérie à l’Organisation des pays francophones alors que la France refuse toujours de faire amende honorable pour les crimes qu’elle a commis dans notre pays, comme il a accepté de la faire adhérer à l’Union pour la Méditerranée aux côtés d’Israël. Ce même régime a tissé des liens suspects, pour ne pas dire contre nature, avec l’Otan, une organisation qui nous rappelle des souvenirs douloureux. Dans les autres secteurs, le bilan de M. Bouteflika n’est, hélas, pas plus brillant. Ainsi en est-il de l’agriculture où, malgré les sommes faramineuses distribuées à tort et à travers pour, soi-disant, soutenir la production, nombre de produits de première nécessité restent hors de portée de la bourse des ménages modestes lorsqu’ils ne disparaissent pas tout simplement des étals, à l’instar de la pomme de terre qui a fait l’objet d’importations aussi massives qu’intempestives.

Aucun des pays de la région n’affiche une dépendance alimentaire aussi prononcée et la situation ne fait qu’empirer. Au cours de la décennie écoulée, l’Algérie a enflé de manière anarchique, au mépris des règles d’urbanisme les plus élémentaires. D’une densité urbaine démentielle, des cités-dortoirs émergent aux quatre coins du pays. Elles sont construites à grands frais et dans la précipitation par des entreprises étrangères venues des horizons les plus lointains sans qu’il ne leur soit demandé de recruter et de former ne serait-ce que de simples maçons algériens. Défigurées, hideuses, malodorantes, nos villes, qui croulent sous les ordures, sont un concentré de mauvais goût, un terreau propice au développement de la délinquance, de la grande criminalité et de la contestation sociale, alors que la consommation de drogue augmente.

L’Algérie est à l’image de la décharge de Oued Smar qui, maintenue à l’intérieur du tissu urbain de la capitale en dépit des impératifs pressants de son transfert, est devenue, tout au long de cette décennie, une montagne pelée qui ne cesse de s’élever dans l’indifférence totale des dirigeants. En matière de santé, il fut un temps où l’Algérie était à l’avant-garde des pays maghrébins. Des étudiants de tout le continent étaient formés dans nos universités et des patients de toutes nationalités étaient soignés dans nos établissements hospitaliers. Aujourd’hui, la situation s’est inversée. Lorsqu’ils veulent des soins de qualité, les agents du pouvoir en place – et ceux de nos concitoyens qui en ont les moyens – sont obligés d’aller dans les pays voisins.

Alors que dans ces mêmes pays, les besoins en médicaments sont couverts à plus de 80% par la production locale, l’Algérie de M. Bouteflika importe annuellement pour près d’un milliard de dollars de produits pharmaceutiques, de partout, y compris de micro-Etats tels que la Jordanie. Une poignée de gros importateurs se partagent ce marché juteux en bénéficiant de facilités surprenantes. L’Algérie ne produit presque plus rien et importe presque tout, aussi bien les produits manufacturés, généralement de bas de gamme et de contrefaçon, que les produits alimentaires. Au cours de la décennie écoulée, le secteur productif national, public ou privé, de dimension pourtant extrêmement modeste comparé à celui des tout petits pays d’Europe, a été démantelé pour faire place nette aux importateurs.

Dans cette Algérie, il n’y a pas de place pour un secteur productif créateur de richesses et d’emplois durables. Les entreprises publiques, grabataires pour la plupart, ont été maintenues en l’état, ni privatisées ni assainies, à la grande satisfaction des importateurs. L’Algérie de M. Bouteflika est celle des scandales financiers, de l’affaire Khalifa et des banques publiques, des détournements massifs entraînant des milliards de dollars de préjudice pour le pays, de l’économie informelle dominante ; celle des salaires misérables des enseignants et autres fonctionnaires, du chômage, de la misère et des bidonvilles ; celle de la corruption institutionnalisée, d’une bureaucratie étouffante, des émeutes à répétition. Un pays livré à la voracité de quelques affairistes et à l’appétit insatiable des coteries locales.

S’il fallait qualifier la décennie de M. Bouteflika, ce n’est certainement pas par la couleur qu’il faut la distinguer des précédentes, mais par l’odeur. Une odeur nauséabonde, celle de la corruption, des scandales financiers, de l’immobilisme, des magouilles électorales, du pourrissement. Malgré ce bilan désastreux et les aléas liés à son état de santé, M. Bouteflika projette de se maintenir au pouvoir. A 72 ans, diminué par la maladie, il veut un troisième quinquennat qu’il terminera, si Dieu lui prête vie, à 77 ans, c’est-à-dire en vieillard dans l’acception universelle du terme. C’est le pire fléau qui puisse frapper le pays ! Malgré cela, il se trouve encore quelques citoyens pour continuer à dire que M. Bouteflika est un moindre mal et qu’il est la seule personne en mesure de diriger le pays – une idée que cultivent et entretiennent à grands frais les officines du régime.

Quelle injure pour l’Algérie qui compte, grâce à Dieu, des milliers et des milliers d’hommes et de femmes de qualité parmi lesquels des centaines réunissent les conditions pour faire un bien meilleur Président, tant en termes de compétence, de capacité de travail que d’ambition pour le pays et de disponibilité à servir l’Algérie et non leur image personnelle. Pour empêcher le viol qui se prépare, on ne peut malheureusement compter ni sur le désaveu des dirigeants des démocraties occidentales qui soutiennent à bras le corps un régime qui préserve leurs intérêts bien compris ni sur des manifestations, même pacifiques, interdites au titre de l’état d’urgence.

La moindre tentative de passer outre serait réprimée dans le sang et dans le silence complice des institutions occidentales si promptes par ailleurs à dénoncer le moindre écart dans les pays qui osent afficher des velléités d’indépendance. Peut-on pour autant, au nom d’un rapport des forces physiques aussi écrasant, accepter le fait accompli, abdiquer et se taire ?
Par Rachid Benyelles
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